:: AC/DC : tonnerre éternel
Quand AC/DC a frappé pour la première fois, c’était comme si un orage électrique s’abattait sur une époque engluée dans le glam et le punk naissant.
Des frères Young, Angus en uniforme d’écolier possédé et Malcolm en maître du riff, jaillit une machine à riffs, brute, inarrêtable. “High Voltage”, “Let There Be Rock” : chaque titre claque comme un manifeste. Pas d’artifice, pas de concept alambiqué, juste le boogie électrifié, sale et joyeusement borné.
Avec Bon Scott, ils avaient un poète de comptoir, voix râpeuse et sourire de voyou. Sa mort en 1980 aurait pu tout briser, mais “Back in Black” sort comme un requiem en pleine lumière : Brian Johnson hurle, Angus sculpte l’électricité, Mutt Lange peaufine chaque coup de caisse claire jusqu’à la perfection. L’album devient l’un des plus vendus de l’histoire, preuve qu’un cri primitif peut terrasser l’air du temps.
AC/DC n’a jamais changé. Ils rejouent éternellement le même morceau, un blues exhumé du Mississipi et gonflé aux Marshall, qui tient debout sur trois accords et un solo comme un coup de couteau. Mais dans cette répétition vibre une honnêteté rare : ils sont restés fidèles au frisson adolescent de l’ampli poussé à fond.
Aujourd’hui, AC/DC est un rite de passage, un tatouage sonore gravé dans les garages, les stades et les chambres d’ados. Ils sont l’essence même du rock : binaire, obstiné, immortel. Tant qu’il restera une guitare branchée, le tonnerre grondera encore.