Best of Collectors : Parallel Lines - Blondie
En 1978, New York brûle encore des flammes du punk, mais Blondie choisit l’incendie pop.
Parallel Lines, troisième album du groupe, n’est pas seulement un disque : c’est une fissure dans le mur entre underground et mainstream. Debbie Harry, magnétique, devient l’icône que le rock attendait, à la fois glaciale et solaire, androgyne et glamour.
Derrière cette aura, un travail d’orfèvre. Le producteur Mike Chapman polit chaque riff, chaque synthé, chaque pulsation. La rage du CBGB se métamorphose en mélodies imparables : One Way or Another avec ses crocs punk, Hanging on the Telephone comme un uppercut pop, Heart of Glass qui ose le disco au moment où les punks crachent dessus. Et c’est justement là le génie : Blondie comprend que le futur du rock se nourrit de tous les sons, même ceux jugés "impurs".
La pochette noir et blanc, costumes stricts et Debbie en robe blanche provocante, résume l’affaire : un pied dans la rue, l’autre dans le fantasme. L’album vendra des millions, redéfinira la new wave et ouvrira la porte à une ère où le rock se danse autant qu’il se crie.
Écouter Parallel Lines aujourd’hui, c’est sentir encore cette tension électrique, ce mélange de cynisme et de désir, comme si chaque morceau cherchait à capturer l’instant avant qu’il ne s’échappe. Blondie n’a pas seulement fait un disque : ils ont changé la couleur du rock.