:: Collectors : A Trick of the Tail, l’art du rebond
1976, Genesis perd son capitaine - Gabriel s’envole - et pourtant, miracle : "A Trick of the Tail" prouve qu’un monstre à plusieurs têtes peut encore danser.
Dès Dance on a Volcano, la machine progressive gronde, les nappes de Banks enlacent la batterie reptilienne de Collins, devenu soudain voix fragile et souveraine. L’album flotte entre contes anglais et labyrinthes sonores : Squonk cogne comme un Zeppelin sous morphine, Ripples déroule une nostalgie liquide, presque Floydienne.
On sent la peur du faux pas, mais l’élégance l’emporte. Genesis signe là un disque à la fois savant et accessible, mélancolique et triomphal. En refermant ce chapitre sans Gabriel, ils prouvent que la bête respire encore, prête à muer vers la pop sans renier l’ombre baroque.
On écoute, et on se dit qu’un tour de queue bien exécuté peut parfois sauver tout un corps.