:: Collectors : Aqualung, flûte électrique et péché originel
1971. L’Angleterre post-Beatles se cherche une voix. Ian Anderson la trouve, flûte à la main et regard halluciné.
Aqualung déboule comme un oratorio païen : rock crasseux, folk mystique, souffle baroque. Le titre d’ouverture claque comme une gifle : riff râpeux, clochard céleste, Dieu aux abonnés absents. Puis viennent “Cross-Eyed Mary” ou “My God”, brûlots anticléricaux déguisés en symphonies acoustiques. Chaque piste tord les codes - un solo de flûte devient plus punk qu’une Gibson saturée.
On croit écouter un conte médiéval, on reçoit une charge contre l’ordre établi. L’album est un labyrinthe : sinueux, théâtral, parfois pesant, toujours habité. Plus qu’un disque, Aqualung est une messe hérétique pour les âmes perdues du rock progressif.
Plus qu’un disque, Aqualung est une messe hérétique pour les âmes perdues du rock progressif.
Une œuvre schizophrène, géniale, où la beauté naît du chaos.