:: Collectors : AWB, soul blanc et fièvre noire
1974. Six Écossais débarquent à L.A. et balancent un groove qui ferait danser une pierre tombale.
AWB, c’est le coup de poker funk de l’année : cuivres taillés au scalpel, basse serpentine, batterie qui sue la syncopation. “Pick Up the Pieces” ? Instrumental incendiaire, aussi clinique qu’animal. Chaque riff semble avoir été ciselé dans la cire chaude de Stax et poli dans les studios d’Atlantic. Et pourtant, rien de pastiche ici.
L’âme noire, ils la jouent à cœur battant, sans forcer l’accent. “Nothing You Can Do” ou “Work to Do” flirtent avec un R&B tendu, nerveux, jamais plat. Le disque pulse comme une veine sous adrénaline.
C’est du funk blanc, oui - mais traversé par une urgence inédite. Moitié studio, moitié dancefloor, tout entier culte. Ce premier album chez Atlantic, c’est l’élégance écossaise au service d’une transe afro-américaine. Un ovni chic. Un classique discret.