:: Collectors : Get Yer Ya-Ya’s Out!, les Stones à nu
1970. Les Rolling Stones capturent l’électricité pure. "Get Yer Ya-Ya’s Out!" n’est pas un simple live : c’est une gifle sonique, un manifeste rugueux qui écorche l’idée même de perfection.
Richards tisse ses riffs comme des barbelés autour d’un Jagger en bête de scène, félin, goguenard. Écoutez “Midnight Rambler” : douze minutes de blues marécageux, poisseux, orgasmique. Watts cogne sec, Wyman ronronne, le public hurle. Rien de poli, tout est brut, urgent, charnel. Ici, les Stones abandonnent la pose Swinging London pour redevenir gang, pirates du rock, exilés volontaires.
On entend le souffle du chaos, l’ombre de l’Amérique hallucinée. “Sympathy for the Devil” s’étire, démoniaque, presque vaudou. Chaque craquement de micro, chaque larsen, sculpte une vérité : le rock est un danger, une ivresse. Ya-Ya’s n’est pas un disque, c’est un déluge vivant.