Collectors : Remain in Light - Talking Heads
Avec "Remain in Light", Talking Heads dynamitent la pop pour lui greffer un cerveau incandescent.
On y entend l’Afrique frémir sous les circuits imprimés : guitares liquides, percussions hypnotiques, basse tribale, tout pulse comme une transe urbaine sous acide. Byrne, prophète cybernétique, éructe ses névroses sur des boucles infinies, mi-sorcier, mi-robot. Once in a Lifetime ? Une messe païenne pour travailleurs sous néons.
The Great Curve ? Une cavalcade futuriste qui tord le funk comme du fil de cuivre. Derrière, Brian Eno murmure ses sortilèges : couches sonores, échos spectraux, dub blanc. L’album est une jungle électrique où l’on se perd, ivre de rythmes mutants.
En 1980, qui aurait parié que quatre punks arty signeraient la plus belle collision entre high-tech et transe organique ? Quarante ans plus tard, on danse encore, hantés par cette lumière qui ne s’éteint jamais.