:: Icônes : David Gilmour
David Gilmour, c’est la Stratocaster qui pleure plus fort que la voix humaine.
Héritier d’une Angleterre post-psychédélique, il a forgé Pink Floyd dans le marbre sonore : riffs liquides, solos suspendus, delays infinis. Derrière ses nappes planantes, il sculpte l’absence, rend palpable le vide intersidéral - un astronaute du blues. Dans Comfortably Numb, chaque note est une seringue de lumière dans la veine de la mélancolie. Il n’est pas qu’un guitariste : il est un narrateur, un sorcier du sustain.
Sa voix douce, presque spectrale, flotte comme un drapeau blanc sur les guerres d’ego. Son jeu, précis sans être démonstratif, a influencé tout un pan du rock atmosphérique, de Radiohead à Steven Wilson. Gilmour incarne ce paradoxe : le virtuose discret, le technicien de l’émotion brute. Il joue encore, vieil alchimiste, pour que le silence ait un écho.