:: Icônes : Lou Reed
Lou Reed n’a jamais voulu plaire. Il voulait trancher. Dès le Velvet Underground, il taille dans le rock une entaille glaciale, urbaine, littéraire.
Sa voix nasale scande les névroses modernes, ses accords secs battent comme un cœur sous anesthésie. L’électricité de "Heroin", la tendresse crue de "Pale Blue Eyes", le chaos sublime de Metal Machine Music : chaque disque est un coup de scalpel dans la chair du rock.
Lou Reed a fait du bruit une poésie, du silence un cri. Il a donné un visage aux marginaux, une dignité aux toxicos, une beauté sale à New York. Bowie le mythifie, Warhol l’absorbe, mais Reed reste seul, hautain, écorché. Il n’écrivait pas des chansons, il écrivait la vérité.
Dans le miroir noir de ses textes, on se reconnaît trop. C’est pour ça qu’on revient. Pour s’y perdre. Pour s’y retrouver.