Jimi Hendrix : l’éclair qui brûla le ciel
Il n’aura fallu que quatre ans. Quatre années pour que Jimi Hendrix réinvente la guitare électrique, bouleverse la grammaire du rock et inscrive son nom dans la légende.
Avant lui, la guitare chantait. Avec lui, elle cria, rugit, s’envola, un fauve branché sur la foudre.
Né à Seattle, façonné par le blues, Hendrix débarque à Londres en 1966 comme une comète. À peine arrivé, il retourne la scène britannique comme un gant : Clapton, Townshend, Beck, tous restent médusés devant ce prodige venu d’ailleurs. Son jeu ? Une fusion brûlante de groove noir américain et d’audace psychédélique. Sur sa Stratocaster inversée, il tord les cordes, les fait gémir ou gronder comme un orage intérieur. Chaque note semble habitée d’un cri cosmique.
Sur Are You Experienced?, Axis: Bold as Love, Electric Ladyland, il mêle mystique et sensualité, blues ancestral et expérimentations futuristes. “Purple Haze” ou “Voodoo Child” ne sont pas que des chansons : ce sont des éclairs sonores, des états de transe. Et sur scène, Woodstock, Monterey, Hendrix joue comme s’il se consumait dans sa propre lumière. Il brûle sa guitare parce qu’elle est déjà en feu.
Derrière la flamboyance, pourtant, il y avait une fragilité presque enfantine. Un homme doux, timide, qui voulait juste “peindre des sons”. Sa musique, elle, n’a jamais cessé de respirer : libre, sensuelle, infinie.
Hendrix n’a pas eu le temps de vieillir. Mais peut-être que le ciel n’aurait pas supporté une éternité de tonnerre. Et depuis, chaque guitariste qui branche un ampli lui parle encore, quelque part entre le feu et l’ombre.

