:: Collectors : Histoire de Melody Nelson, érotisme sonique
1971. Gainsbourg explose les codes : Histoire de Melody Nelson n’est pas un disque, c’est un choc frontal.
Sept titres, vingt-huit minutes, et un monde chavire. Basse ronde, nappes orchestrales signées Vannier, spoken word lascif : ici, Gainsbourg se fait narrateur trouble d’une romance interdite.
C’est Velvet Underground qui croise Debussy dans une ruelle parisienne.
“Ballade de Melody Nelson” déroule une tension charnelle où chaque mot pèse, où chaque silence brûle. “Cargo Culte” clôt l’affaire comme un requiem sous acide. Le rock devient opéra de chambre, la luxure, littérature.
Album scandale ou chef-d’œuvre prophétique ? Les deux. Il ouvre la voie à l’intime mis à nu, à l’audace orchestrale dans la chanson française. Trente ans d’avance. Un disque de nuit, à écouter seul, ou à deux. Le genre de disque qu’on n’écoute pas : il vous écoute.