Le Meilleur de 1975
Année d’électricité et de fièvre. Les guitares brûlent comme des cierges dans des églises païennes.
Les voix s’élèvent, vastes, écorchées, prophétiques. Les studios deviennent des cathédrales du tumulte. L’époque cherche son cœur dans le vacarme, son salut dans l’écho. Tout vacille, tout s’invente, tout s’enflamme.
Bruce Springsteen - Born to Run
Un disque comme une échappée, une respiration à pleins poumons dans la poussière du New Jersey. Springsteen y brûle d’un feu romantique, entre fuite et promesse, rage et tendresse. Chaque note court vers l’horizon, chaque refrain cherche une délivrance. Born to Run n’est pas un album : c’est un rêve en cavale, un cœur battant sous le cuir, une épopée d’asphalte et d’âmes en ruine.
Queen - A Night at the Opera
Un opéra baroque pour un siècle épuisé. Queen transforme la pop en théâtre, la douleur en grandiloquence, le kitsch en art total. Derrière la flamboyance, une mélancolie anglaise s’étire. Mercury, comme un dandy céleste, dresse un monument au vertige. A Night at the Opera : l’orgueil du son, la beauté du démesuré, le chaos rendu sublime.
Bob Marley and The Wailers - Live!
Au Lyceum, Londres devient Jamaïque. Marley prêche la ferveur, le peuple répond, les murs suintent de grâce et de lutte. Chaque chanson jaillit comme un cri d’âme, un appel à la rédemption. Live! n’est pas un concert, c’est une communion. Une transe politique, mystique, charnelle. Le reggae y devient religion.

