Le Meilleur de The Rolling Stones
Nés dans la boue du blues puriste, les Rolling Stones ont métamorphosé la musique noire américaine en un monstre de stade planétaire.
Jagger incarne le diable sexuel, Richards le riff immortel. Plus qu’un groupe, c’est une attitude : arrogance, danger et résilience. Ils ont traversé les décennies en capturant le son de la rébellion, survivant à tout, aux modes, aux drogues, à la mort. Le plus grand groupe de rock’n’roll du monde. Point final.
Let It Bleed (1969)
L’oraison funèbre des années 60. Alors que le rêve hippie s’effondre, les Stones gravent sa nécrologie sur vinyle juste avant le drame d’Altamont. C’est un disque sombre, menaçant, marqué par l’effacement de Brian Jones. De l’introduction apocalyptique de “Gimme Shelter” à la choralité gospel de “You Can’t Always Get What You Want”, le groupe durcit son jeu. Une tension palpable. Un chef-d’œuvre vénéneux.
Sticky Fingers (1971)
La braguette d’Andy Warhol s’ouvre, la langue rouge sort. Libérés de leur ancien label, les Stones livrent leur album le plus abouti, le plus “sexe”. Avec la virtuosité de Mick Taylor à la guitare, le son devient moite, précis et arrogant. “Brown Sugar” claque comme un fouet, “Wild Horses” déchire l’âme. C’est la fusion parfaite du blues, de la country et de la décadence urbaine.
Exile on Main St. (1972)
Le chaos capturé sur bande. En fuite fiscale dans le sud de la France, enregistrant dans la cave humide de la villa Nellcôte, le groupe livre un double album dense et suffocant. Le son est crade, enfoui, presque boueux. Pas de tubes radio évidents, mais une transe ininterrompue de rock, soul et gospel. C’est l’âme des Stones mise à nu : imparfaite, droguée et géniale.

