Rétro : Retour en 1968
Année de feu et de fièvre, 1968 chante la fin des illusions.
Les guitares hurlent comme des sirènes d’usine, les voix s’élèvent contre la cendre du monde. Soul, rock, psychédélie : tout s’entrechoque, se mêle, s’embrase. La musique devient oracle, cri, déflagration de liberté.
The Beatles - The Beatles (“White Album”)
Ici, tout éclate. Plus d’unité, mais une mosaïque de génies désaccordés. Chaque morceau semble sorti d’un rêve fiévreux : folk spectral, blues décharné, bruit blanc et murmures hallucinés. C’est l’album où les Beatles se déchirent pour mieux renaître, où la pop devient laboratoire d’âmes. Chaos, beauté, apocalypse domestique.
Big Brother and The Holding Company - Cheap Thrills
Une déflagration brute, moite, presque sale. La guitare grince, la basse vrombit, et au centre, Janis hurle - pas pour séduire, mais pour survivre. Cheap Thrills n’est pas un album : c’est un exorcisme de la contre-culture, un cri arraché aux bars enfumés et aux cœurs en feu.
Otis Redding - The Dock of the Bay
Un souffle suspendu entre la vie et l’absence. La voix d’Otis, pleine de chair et de lumière, flotte sur des eaux calmes où la soul devient prière. Derrière chaque note, le pressentiment d’un départ. The Dock of the Bay : un adieu murmuré au monde, simple, bouleversant, éternel.